Hier avait lieu la présentation des chiffres clés du baromètre réalisé par l’ISTF. Réalisé auprès de 400 professionnels de la formation, il est publié chaque année et met en exergue les grandes tendances en matière de Digital Learning et ce qu’il faut retenir sur l’évolution des différents usages.
Le digital learning se réfère à l’utilisation de technologies et procédés pédagogiques spécifiques qui vont permettre l’apprentissage en ligne, et donc le développement des compétences. Il joue un rôle de plus en plus important dans l’éducation formelle et informelle des individus, ainsi que dans le domaine professionnel.
L’introduction du webinar compare l’évolution des 3 grands modes de formation Présentiel / Distanciel / Blended Learning en 10 ans, de 2014 à aujourd’hui. Le premier enseignement est que l’on arrive à un stade de maturité concernant les formations. Si la place du digital learning n’a cessé d’évoluer pour atteindre entre 20 à 30% des usages, le présentiel lui a diminué au cours de cette décennie en réduisant de moitié son utilisation. Cependant, il faut noter qu’il reprend des couleurs en 2024 et représente environ 40% des usages (+4 points /2023). Le grand gagnant est le Blended Learning (usage mixte) qui atteint 38% des usages aujourd’hui.
Ce qui est certain, c’est que les entreprises se professionnalisent de plus en plus dans leurs pratiques, en internalisant notamment des outils de type LMS (Learning Mangement System) pour mener à bien leurs formations.
Parmi les grands enjeux de cette année, 80% des répondants du baromètre disent vouloir aller vers plus de digital dans la formation. Cela passe notamment par :
– Une accélération du distanciel asynchrone
– L’internalisation de la production des contenus (57% en 2014 contre 75% en 2024)
24% d’entre eux déclarent également vouloir renforcer l’accompagnement des apprenants.
Les acteurs de la formation se retrouvent souvent confrontés à deux problématiques majeures : comment mieux utiliser les outils informatiques et comment maîtriser l’ingénierie pédagogique ?
Il est vrai que l’univers de la formation à distance est trusté par les évolutions technologiques, et parfois au détriment de l’expertise pédagogique nécessaire à la création de formations à distance.
52% des freins au digital learning sont liées aux RH et mettent principalement en évidence le manque de :
1) temps
2) compétences
3) budget
4) effectifs
5) adhésion des formateurs
Parmi les solutions existantes pour lever ces freins, il faut par exemple envisager, pour pallier au manque de compétences, d’ industrialiser les pratiques en mettant en place des grilles de scénarisation, des templates, des lignes graphiques…D’utiliser des méthodes et process agiles, de se faire assister par l’intelligence artificielle.
Pour ce qui est des effectifs et de la difficulté à recruter, la piste des recrutements en alternance peut être une initiative afin de former des jeunes recrues aux métiers du digital learning et à la conception-rédaction de parcours de formation.
Enfin, en ce qui concerne le manque d’adhésion des formateurs sur les dispositifs à distance, il faut veiller à sensibiliser et acculturer en permanence les équipes sur l’intérêt d’utiliser des parcours de formation mixtes, pour un usage complémentaire et une efficacité renforcée. Comment puis-je utiliser les en fonction des objectifs que je poursuis ? Y-a-t-il un intérêt à placer un dispositif distanciel en amont de ma formation pour tester les positionnements des apprenants ? À y revenir en milieu de parcours pour évaluer si certaines connaissances sont comprises/acquises ? À proposer à l’apprenant un dispositif qui pourra l’aider à revenir sur certaines notions une fois la journée de formation en présentiel finie ?
Il ne s’agit pas d’opposer l’un contre l’autre, mais véritablement de trouver l’efficacité pédagogique la plus pertinente, pour les apprenants, pour les formateurs et pour les services de formation.
Cette année, une question était posée concernant l’IA afin de connaître et comprendre les usages en la matière.
>> 28% utilisent l’IA pour construire leur formation,
>> 23% ne le font pas mais y réfléchissent sérieusement en 2024,
>> 21% ne l’utilisent pas encore mais cela fait partie de la roadmap projets,
>> 28% ne l’utilisent et ne l’ont pas dans leurs projets.
A noter, et non des moindres, pour terminer : le regard porté par les apprenants au sujet de l’efficacité du digital learning. Le trio de tête qu’ils citent concerne le présentiel pour 84% d’entre eux, le e-learning pour 71% suivi de la classe virtuelle pour 63%.
S’ils plébiscitent le présentiel en premier pour notamment favoriser l’interaction durant les formations, on voit bien que le distanciel synchrone et asynchrone prend une place importante dans leurs usages.
Chez ICÉDAP, nous constatons la montée en puissance du distanciel avec une demande renforcée quant à l’accompagnement des apprenants, mais aussi des services de formation, afin de renforcer la pertinence et l’utilité des dispositifs de formation mis en place.
Source : Webinar de présentation des chiffres clés 2024 du 27 février 2024. Pour télécharger le baromètre, c’est ici.
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